Avec 504 inscrits, le cinquième Tour de Belle-Ile, marqué par la deuxième victoire consécutive de Sébastien Josse (Groupe Edmond de Rothschild), a une nouvelle fois battu un record de participation.
Une satisfaction pour ses organisateurs, Aurélie et Romain Pilliard, qui dressent le bilan de cette édition 2012.

Quel est le bilan de ce cinquième Tour de Belle-Ile ?

Il est très positif, avec toujours plus d’engouement, de beaux partenaires et de bons retours à la fois dans les médias et auprès des participants. On a aujourd’hui vraiment le sentiment que le Tour de Belle-Ile s’est installé dans le paysage de la voile française, et même au-delà, puisqu’on accueille toujours plus d’équipages étrangers. La course a passé un cap important. Et ce qui est positif, c’est que tous ceux qui y participent soulignent la qualité de l’organisation, désormais bien rodée, mais également la proximité entre professionnels de la course au large et les amateurs, qui fait finalement partie de l’ADN du Tour de Belle-Ile. On veille absolument de notre côté à conserver le côté convivial et la simplicité de la première année, ce pour quoi le Tour de Belle-Ile a été créé. Ce n’est pas une course pour les professionnels, c’est une course pour tous, avec les professionnels.

Justement, ces derniers viennent de plus en plus nombreux et se prennent au jeu de la régate, comme on a pu le voir en MOD70 ou en Multi50 avec les trois premiers en moins de trois minutes…

Oui, ça donne une vraie crédibilité sportive au Tour de Belle-Ile. Que ce soit une transat ou une régate d’un jour, les professionnels se prennent au jeu, ils viennent aussi pour gagner. Certes, le Tour de Belle-Ile est une grande fête maritime avec un beau parcours, une bonne ambiance, mais c’est aussi une vraie régate qui commence dès le coup de canon. On en a eu la confirmation sur cette édition qui s’est terminée sur du match-racing entre Groupe Edmond de Rothschild et Foncia à quelques encablures de la ligne d’arrivée, c’était assez exceptionnel et la preuve que pour eux, c’était une vraie course à gagner. En outre, on a constaté que cette année, la plupart des professionnels s’étaient inscrits très tôt, preuve que le Tour de Belle-Ile faisait partie intégrante de leur calendrier sportif.

Les inscriptions, justement, se sont montées à 504 cette année, vous aviez décidé de les clore quelques jours avant la course pour faciliter la tâche des concurrents, quel est le bilan de ce côté-là ?

C’est vrai qu’on aurait pu avoir plus d’inscrits si on avait décidé d’ouvrir les inscriptions jusqu’à la veille du départ, mais ce choix d’éviter les inscriptions au dernier moment était délibéré pour que nous puissions nous organiser au mieux. A chaque inscription il y a beaucoup de documents à traiter et surtout des informations à transmettre aux autorités. Nous avons besoin d’anticiper le nombre final de participants. Les concurrents avaient la possibilité d’effectuer la totalité de leur inscription par Internet, et beaucoup l’ont fait donc ça ne devenait pas un gros frein. Du coup, cela s’est beaucoup mieux passé sur place, les temps d’attente ont été très limités, d’autant qu’on avait sectorisé la chaîne d’inscriptions en fonction des besoins des participants. C’est un point sur lequel on va encore insister pour les prochaines éditions. En outre, on a essayé dès le début de la semaine de donner un maximum d’informations météo fiables, de façon à permettre aux hésitants de décider de leur venue avant la date limite d’inscription, le mardi à minuit.

Pour la troisième fois consécutive, l’opération Appel d’Air a été un succès, pouvez-vous rappeler le principe ?

Il est simple : permettre à des enfants atteints de maladies graves de s’aérer, d’où le nom d’Appel d’Air, le temps d’un gros week-end en étant eux-mêmes acteurs du Tour de Belle-Ile. Cette année, ils étaient onze sur quatorze initialement prévus, trois ont dû renoncer en raison de leur état de santé, sélectionnés après avis des médecins qui les suivent à l’année. On a une belle équipe de bénévoles, infirmières, kinés, qui les accompagnent, c’est un gros boulot de mettre cette opération sur place, mais à l’arrivée, une énorme satisfaction. On a pu le voir sur cette cinquième édition : les enfants ont navigué vendredi, ils ont disputé et certains ont fini le Tour de Belle-Ile, ils ont volé en ULM ou en avion le dimanche au-dessus de Quiberon, et c’était une grosse émotion lors de la remise des prix de voir une des adolescentes s’emparer du micro pour exprimer son bonheur d’être parmi nous ce week-end, on n’oubliera pas non plus l’accueil qu’ils ont reçu de tous au moment de monter sur le podium. Et après leur retour, on eu des appels des parents qui ont souligné la joie de vivre de leurs enfants quand ils sont rentrés. De quoi nous encourager à continuer !

Autre aspect important, la sécurité, de ce côté-là, tout s’est-il bien passé ?

Oui, la sécurité a encore été améliorée, on a eu beaucoup d’échanges avec les Affaires Maritimes, avec le CROSSA Etel, avec la SNSM, pour que tout le monde soit sur la même longueur d’ondes en cas de problèmes sur l’eau. On a eu des conditions variables, d’environ 5 nœuds au départ à 20-25 en rafales dans l’après-midi, il y a eu deux démâtages qui ont été gérés avec rapidité et efficacité, le quadrillage du plan d’eau a été très bon, ce qui permet aux équipages de se sentir en sécurité. Le développement du Tour de Belle-Ile passe d’ailleurs par là, parce qu’on se rend compte qu’il y a encore pas mal de bateaux de la Baie de Quiberon qui ne sont pas sortis pour ce Tour de Belle-Ile, c’est important de leur faire savoir que s’ils veulent venir, ils navigueront en toute sécurité.

Justement, finissons par l’avenir, quelles sont les perspectives de développement du Tour de Belle-Ile ?

Accueillir encore plus de monde ! On a aujourd’hui atteint une certaine maturité et on se sent capable d’accueillir davantage de bateaux, de s’adapter aux contraintes que cela posera en termes d’accueil, de sécurité, de logistique… Le Tour de Belle-Ile est encore un jeune événement, on a jusqu’ici bien géré sa croissance et on veut continuer dans ce sens en conservant bien l’aspect « fête maritime » de l’événement, apprécié par tous. Maintenant, on ne vous cache pas qu’on a aussi besoin d’un financement plus important pour poursuivre notre croissance et dans ce sens, nous pensons que nous pouvons aujourd’hui, forts de nos cinq premières éditions réussies, proposer à un partenaire-titre de s’associer au Tour de Belle-Ile. Les retours sont aujourd’hui largement positifs pour nos partenaires et nous comptons d’ailleurs faire en sorte qu’ils soient plus étalés sur l’année, que la communication autour du Tour de Belle-Ile ne soit pas limitée à la semaine de l’événement.